GT

Anthropologie du “non-travail” comme “analyseur” ou:
pour de nouvelles productions de sens (GT)
dans le cadre de l’AISLF (Association International des Sociologues de Langue Français)


Responsables du GT: Marie L. Pellegrin-Rescia, (Universités Lyon III, Paris V), Jean Pierre Faye (Paris) et Khalil Zamiti (Tunis), avec Kamila Sefta (Paris), T. Kennouche (Alger), N. El Katib (Naplouse), Yair Levi (Tel Aviv, Israël - récemment démissionnaire)

L’emploi du langage comme acte performatif
Deux exemples d’énonciation négative:
les populations des ‘inactifs’ et

les populations du Sud


Les hypothèses de départ et les objectifs de notre GT concernent, comme à sa création à Evora en 1996, la mise en place d’une dynamique commune autour du problème créé par les définitions négatives qui dévalorisent certaines populations. La méthode employée est la même: la prise en compte du langage comme acte, sens ou force (et non pas seulement comme code ou comme moyen d’expression, de représentation, etc): Dire c’est faire –Austin–, c’est performer à savoir, mettre en forme, ceux que deviendront ces populations. Dès lors, la question se pose: quelles sont les catégories énonciatives de ce processus?

Notre objet de recherche a été, tout d’abord, la population des inactifs: nous les avions dénommés travaillants, en posant les travaillants comme “analyseur” des (travailleurs) actifs (Congrès d’Evora, 1996)¬ et la travaillance comme révélateur de la situation de travail (Colloque à l’Université de Lyon, 2000). D’où l’intitulé du G.T. créé au sein de AISLF, à Evora: Anthropologie du non-travail comme analyseur.

Nous avions apporté successivement une autre clarification: Anthropologie du non-travail comme analyseur ou: pour de nouvelles productions de sens.
Loin des critères d’après lesquels l’efficacité et la performance sont recherchées sur le mode de l’économie conventionnelle, le signifiant: “non-travail”, sorti des notions auxquels on l’assimile (inactivité, temps libre et autres analogues), nous a permis de prendre de la distance par rapport aux catégories énonciatives du “travail” et des “actifs”, catégories langagières habituellement employées. Leur emploi conduit en effet à performer (mettre en forme) négativement la population des in-actifs (ainsi que des chômeurs) et empêche toute production différente de sens.
Le “non-travail comme analyseur”, nous invitant à rechercher les catégories énonciatives de l’agent économique, nous a amené, par la même méthode, à interroger la figure de l’individu propre de la société occidentale.

Ainsi, plus récemment, nous avons posé le Sud – très précisément les deux rives de la Méditerranée –, comme “analyseur” de la pensée nord-occidentale, à laquelle l’habitude attribue un caractère d’évidence.
Poser le “Sud” en “révélateur de l’individu de la culture nord-occidentale”, nous a permis, encore une fois, de prendre de la distance par rapport à nos propres critères et interroger les catégories énonciatives qui les régissent, mettant à jour les apories auxquelles elles aboutissent. «Comment faire société avec des individus?» (demandait Marcel Gauchet): à savoir, comment réaliser les idéaux de solidarité en pensant toujours par les catégories énonciatives de l’individu économique?
Cette recherche a débouché sur la création, en Sicile, du Master du CUEM, formation qualifiante internationale et interdisciplinaire: L’éthique comme moteur de changement: médiations transculturelles, avec une vingtaine d’Universités de l’aire méditerranéen.
Cette formation nous a permis de mettre en pratique nos hypothèses de travail.

Aucun commentaire: