Présentation
Différents mouvements: jeunes dits des «banlieues», minorités, ainsi que certaines coordinations: des chômeurs, des intermittents du spectacle etc., nous permettent d’avancer que, contrairement à ce que l’on prétend trop souvent et à condition de ne pas regarder ce qui est neuf avec un regard ancien, ils sont porteurs d’avenir, riches d’innovations.
Cependant, malgré un certain retentissement, cette capacité créatrice n’est pas évidente: en effet, nous avons souvent observé qu’elle ne se donne pas, ou pas toujours, à entendre.
Hypothèse de travail
Dès lors, une question se pose: s’agit-il d’incapacité d’écoute, d’incompréhension de notre part, ou, plus en amont, d’un défaut de catégories langagières aptes à performer -mettre en forme- ces nouveaux mouvements ?
Ne mobilisent-ils pas, peut-être, des «ressources» différentes de celles que nous employons couremment à l’heure actuelle et ne font-ils pas usage de critères ou, mieux, des catégories langagières» que l’habitude nous présente comme allant de soi ?
Telle est notre hypothèse de départ
Séminaire 2008: la «pensée des femmes»
Nous voudrions commencer en concentrant, cette année, notre réflexion sur un mouvement particulier qui, plus que tout autre, a contribué et continue de contribuer au renouvellement de la pensée en général et des sciences humaines en particulier à savoir, la «pensée des femmes».
Nous allons donc:
- nous mettre à l’écoute, je dirais même «à l’école» de cette pensée et, pour ce faire,
- inviter des femmes engagées -ou non engagées- dans différents types d’associations, ou de coordinations, afin de les entendre, de rechercher et de mettre en évidence avec elles les catégories langagières énonciatives d’une réalité nouvelle.
- demander à des intervenants, notamment à ceux ou à celles qui, l’an dernier, nous ont présenté des modèles, systèmes ou paradigmes, de bien vouloir les mettre à l’épreuve: sont-ils efficaces pour l’écoute de la «pensée des femmes»?